mercredi 5 février 2014

LAa pensée a-t-elle le pourvoir de nous rendre heureux (se) ?






Le bonheur est avant tout un plaisir dont nous souhaitons la durée
Mais le bonheur est-il une somme de plaisirs ? Est-il exact que le bonheur et le plaisir soit une seule et même chose?  Le plaisir est certainement une motivation que l'on peut poursuivre, mais y a-t-il des recettes pour être heureux ? Les gens qui « ont tout pour être heureux » ne le sont pas forcément et ce n’est pas obligatoirement une maladresse de leur part. Le bonheur est-il de l'ordre d'une pratique? Le bonheur est-il un simple hasard ? Le bonheur est-il une sorte de grâce païenne qui survient d’elle-même, sans qu’on y prenne garde et qui défie toutes les prétentions d’une méthode ?  

Le bonheur peut-il être le résultat d’une pratique ou d’un art de vivre ?
C’est un fait brut, mais le problème est que nous ne savons pas le trouver ni en jouir comme il faut. Le plaisir doit être trouvé ici et maintenant et non pas ailleurs ou demain, il est dans le présent de notre existence. Dire que le plaisir viendra plus tard, c’est le différer et déserter l’instance et donc en faire une souffrance. C’est là une erreur grave qui est cause de souffrance, car celui qui diffère le plaisir du moment entre dans une contradiction: il prétend rechercher le plaisir et il se refuse le plaisir. Nous n’avons donc pas à suivre ces gens qui nous conseillent de souffrir aujourd’hui pour être heureux demain. Le plaisir n’est ni dans l’avenir, ni au ciel comme disent politicien et religieux, il est dans le présent et dans le corps.
Le plaisir doit se choisir, il doit être choisi par la pensée
Ce que nous venons par là de comprendre, c’est que contrairement à ce que l’on pense bien souvent, le bonheur est beaucoup moins à l’extérieur de nous qu’on pourrait le croire. Le bonheur ne réside dans aucun objet. Face à des drames, on dit parfois des autres, avec une sorte d’étonnement un peu niais : « mais ils avaient tout pour être heureux !». Nous sommes alors très inquiets, nous nous disons que ces gens qui avaient toutes les conditions réunies pour être heureux... n’ont pas réussi à être heureux. Si cela nous angoisse, c'est parce que cette situation remet gravement en cause une opinion fausse dans laquelle nous nous sommes installés. Si ces gens sont malheureux, alors, nous autres, qui nous trouvons si démuni, quelle chance aurions nous de pouvoir être heureux ? On croit qu’il suffit de rassembler des conditions extérieures : de l’argent, du pouvoir, une reconnaissance sociale, le luxe et le loisir pour être heureux et on constate qu’il n’en n’est rien.
    Il n’en est rien parce que le bonheur n’a rien à voir avec l’extériorité, ni avec l’objet, il relève entièrement de l’intériorité et du sujet. En sanscrit le mot bonheur est en apparence formé de la même manière qu’en français : sukhâ : su bon, khâ, racine qui signifie habiter ; malheur est duhkhâ, duh mal, kha, espace. Le bonheur, le lieu heureux, l’espace où la conscience est heureuse. Le bonheur est un état de conscience. Le malheur, le lieu malheureux, l’espace où la conscience est plongée dans l’affliction. Quel est donc cet espace ? Où se situe-t-il ? S’il est hors de soi, cela implique que des circonstances doivent être réunies pour que nous puissions être heureux. Mais si c’est un espace intérieur alors le bonheur est bien plus près de nous que nous que ne l’avons jamais pensé.
Être heureux, c’est être, et même être sans moi. C’est aussi simple que cela, mais parce que nous, nous sommes très compliqués, nous attribuons à cet état une forme : celle du plaisir, celle d’une joie du désir, celle d’une excitation émotionnelle, d’un divertissement, d’une fierté etc.

POUR ETRE HEUREUX FAUT-IL CESSER DE PENSER ?