En regardant avec amour notre monde cette semaine, nous voyons beaucoup de choses qui nous rendent tristes et beaucoup de choses qui nous donnent des raisons de nous réjouir. Nous ne rendons pas notre vie collective facile sur cette planète. Nous le pourrions, mais nous ne le faisons pas.
Je ne sais pas avec certitude ce qui nous arrête, excepté notre réticence à regarder la solution évidente. Et je me rends compte que la raison pour laquelle nous trouvons qu’il est si difficile de regarder la solution évidente, c’est qu’elle viole toutes les croyances que nous, espèce humaine, avons adoptées. C’est ici que vous pouvez entrer en scène. Si vous le souhaitez, c’est ici que vous pouvez entrer en scène.
J’ai de grands espoirs pour l’avenir de l’humanité et j’attends fébrilement demain avec joie et optimisme, car je sais que les plus grands rêves de notre humanité doivent bientôt se réaliser. Aussi ne voyez pas dans cette lettre une déclaration pessimiste ou un flot de négativité. Pourtant, pour corriger un problème, il faut reconnaître le problème. Afin de changer un état de chose, il faut observer cet état de chose.
J’ai appris que dans la vie l’observation n’est pas le jugement, et que la clarté n’est pas la négativité.
Il y a quelques jours le président des États-Unis a transmis son message annuel sur l’État de l’Union à un Congrès et une nation qui sont profondément divisés politiquement. Les pourparlers de paix entre les factions belligérantes de Syrie ont été interrompus, mais les deux camps se disent prêts à poursuivre les discussions. Le gouvernement d’Ukraine et les milliers de manifestants qui se mobilisent pour le changement dans ce pays essayent d’avancer pas à pas vers un compromis avant que le pays tout entier n’explose. Et un rapport de l’organisme international Oxfam vient d’annoncer une découverte: 85 des personnes les plus riches du monde détiennent davantage de richesses que 3,5 milliards d’êtres humains (la moitié de la population de la planète) réunis.
Alors soyons clairs sur un point. Aucun des systèmes, des institutions et des dispositifs que notre espèce humaine a mis en place pour créer une vie meilleure pour tous sur cette planète ne fonctionne de manière à générer ce résultat.
C’est même pire que cela. Ils génèrent exactement le contraire.
Nos systèmes politiques, créés pour prémunir du danger et garantir la sécurité des gens de ce monde, ne génèrent que désaccords et désordres.
Nos systèmes économiques, créés pour produire l’égalité des chances et l’autosuffisance pour tous, génèrent une pauvreté croissante et de profondes inégalités économiques, alors que 85 des personnes les plus riches détiennent davantage de richesse que 3,5 milliards d’êtres humains… la moitié de la population mondiale… réunie.
Nos systèmes écologiques, créés pour contribuer à produire un mode de vie durable, ont été si maltraités qu’ils génèrent maintenant des désastres écologiques dans tous les coins.
Nos systèmes éducatifs, créés pour relever sans cesse la base de connaissances de la population de la planète, a généré une chute de la conscience et de la sensibilité qui chaque année abaisse régulièrement notre dénominateur commun intellectuel. Nous n’arrivons même plus à nous souvenir de notre numéro de téléphone.
Nos systèmes de santé, créés dans l’espoir d’assurer une longue vie agréable pour un pourcentage sans cesse plus élevé de gens, contribue peu à l’élimination des inégalités d’accès aux services de soins médicaux à l’échelle mondiale, en fournissant chaque année des services médicaux de qualité à un pourcentage de gens de moins en moins élevé.
Nos systèmes sociaux, créés pour engendrer la joie de vivre harmonieusement en communauté malgré les divergences de la population, génèrent de plus en plus de discordances, de disparités, de préjugés et de désespoir… sans parler d’une injustice rampante.
Et, ce qui est le plus triste, ceux qui font preuve des plus importants dysfonctionnements, nos systèmes spirituels, créés pour engendrer une plus grande proximité de Dieu, créent une amère rectitude, une intolérance choquante, une colère généralisée, une haine bien enracinée, et de la violence qui se trouve des excuses.
Il semble justifié qu’un observateur raisonnable se demande: qu’a donc la race humaine pour qu’elle ne puisse se voir tout en se regardant en face? Où est l’angle mort de l’Humanité?
Comment est-il possible que les 7 milliards de membres de l’espèce humaine veuillent tous la même chose (la survie, l’absence de danger, la sécurité, la paix, la prospérité, le bonheur et l’amour) et qu’elle soit incapable d’engendrer tout cela pour une fraction très réduite, même après l’avoir tenté durant des milliers d’années?
Se pourrait-il que le temps soit venu de demander: « N’y aurait-il pas par hasard quelque chose que nous ne comprenons pas au sujet de Dieu et de la Vie, et dont la compréhension pourrait tout changer? »
Mais qui osera poser cette question et encore moins proposer une réponse adéquate? Il faudrait une Révolution de l’Évolution pour que quelque chose de ce genre se produise. Il faudrait des gens, engagés au niveau local, pour Changer Demain Aujourd’hui. Des gens qui s’engagent à poser cette question, à ouvrir la discussion, à avancer une proposition à examiner.
Il faudrait… eh bien…
… vous.
Neale Donald Walsch