Qu’est-ce
que la sérénité ?
La
sérénité c'est la capacité à faire face à l'existence et à pouvoir ensuite
revenir au calme. Elle est donc régulièrement troublée et mise à l'épreuve par
les adversités, grandes ou petites, de notre quotidien. effectivement, il
s'agit alors de moments, plus ou moins durables". On ne maîtrise jamais
tout.
Nos
états d'âme peuvent être douloureux, comme ceux que vous décrivez. Et ils
peuvent concerner des douleurs du passé comme du présent. il est impossible
d'empêcher ces états d'âme négatifs de survenir à notre esprit. Mais nous
pouvons ne pas leur laisser toute la place, en accordant par exemple, de
l'importance aux états d'âme positifs : encore et toujours la grande question
de la psychologie du bonheur.
alors
que nous sommes vivants que nous avons besoin de la sérénité, même si ce n'est
pas facile. elle n'est pas l'immobilisation de nos états d'âme, mais au
contraire, leur libre jeu avec un retour rapide à un sentiment d'apaisement
est-il
possible de ne pas savoir pourquoi nous ressentons ces états d'âme ?
Christophe André > Parfois, certains de nos états d'âme semblent surgir du néant (les anglais disent "out of blue"). Cela peut venir de nos états du corps : si nous sommes fatigués, ce sera du spleen ; si nous sommes en hypoglycémie, de l'irritabilité, etc... Mais cela peut aussi venir d'une tendance à réprimer et ignorer nos états d'âme désagréables ou douloureux : on a pris l'habitude d'essayer de ne rien ressentir plutôt que de ressentir des états d'âme pénibles.
Christophe André > Parfois, certains de nos états d'âme semblent surgir du néant (les anglais disent "out of blue"). Cela peut venir de nos états du corps : si nous sommes fatigués, ce sera du spleen ; si nous sommes en hypoglycémie, de l'irritabilité, etc... Mais cela peut aussi venir d'une tendance à réprimer et ignorer nos états d'âme désagréables ou douloureux : on a pris l'habitude d'essayer de ne rien ressentir plutôt que de ressentir des états d'âme pénibles.
Parfois,
nos états d'âme de tristesse peuvent déraper vers la dépression. Cela passe
souvent par l'étape des ruminations : on quitte le réel, avec ses mauvais et
ses bons côtés, pour se replier dans notre monde intérieur où nous nous
repassons en boucle seulement ce qui ne va pas dans notre vie. Dans votre cas,
je ne sais pas s'il faut chercher à retrouver la sérénité, ou d'abord, à vous
écarter de vos ruminations sombres en vous remettant à vivre le maximum
d'expériences.
Les
états d'âme d'inquiétude peuvent nous pousser à l'inhibition. Tout ce qui est
nouveau ou inhabituel peut les réveiller : l'anxiété est une forme d'allergie à
l'incertitude. C'est souvent lié à notre désir de contrôler ce qui nous arrive
pour nous rassurer. C'est pourquoi apprendre à lâcher prise, laisser faire et voir
venir (pas tout le temps bien sûr, mais sous forme de "cures"
régulières) représente un bon entrainement pour les inquiets.
Notre
passé pèse effectivement lourd dans nos équilibres intérieurs. Mais ce que
j'explique en thérapie, c'est qu'il concerne surtout nos "pilotes
automatiques" : c'est à dire nos réflexes de pensées, nos premiers
mouvements émotionnels... Nos ne pourrons pas en empêcher la survenue
(commencer à ressentir de l'agacement, de l'inquiétude, du spleen) ais nous
pouvons, en en prenant conscience, "débrancher" ces automatismes pour
leur substituer des réactions librement choisies, et non dictées par notre
passé.
L'engagement
dans l'action est une source appréciable d'expériences de vie. Après quoi il
faudra de l'engagement dans l'introspection pour intégrer ces expériences. Mais
si nous ne faisons qu'agir (ou que nous interroger sur nous-mêmes), il va nous
manquer une des deux conditions du développement personnel. Précisons que notre
société nous pousse volontiers à réguler nos états d'âme par des actions
creuses (acheter, dépenser, boire ou manger lorsqu'on n'en a pas besoin...)
C'est
l'effet de rémanence : les effets persistent alors que les causes ont disparu.
C'est souvent le cas avec les évènements traumatiques (que nous n'avons pas pu
"digérer" parce qu'ils étaient trop intenses ou parce que nous étions
trop fragile). il est alors important de se pencher à nouveau sur ce
"passé qui ne passe pas" : en revenant observer ces évènement
"pour de vrai" (souvent, nous essayons de les chasser de notre
mémoire). Ou en le travaillant avec un thérapeute.
Oui,
les problèmes reviennent toujours. Ce pourrait même être une définition de la
vie par un pessimiste. "La vie : succession ininterrompue de
problèmes". Il n'aurait pas tort, mais ce serait ne voir que la moitié des
choses. La vie, c'est aussi une succession ininterrompue de micro-bonheurs et
de mini occasions de sérénité. C'est pourquoi accepter que les problèmes
occupent une place dans notre quotidien (et ne pas voir qu'eux) est indispensable
pour se rapprocher de davantage de sérénité.
Cela
se travaille : nous avons à "descendre" régulièrement en nous-mêmes.
A ne pas être sans arrêt en train de faire des choses ou de se distraire. Par
exemple, lorsque nous sommes dans une salle d'attente, ne pas prendre de revues
ou ne pas envoyer de sms, mais bien s'installer, bien respirer et observer ce
qui se passe alors en nous : comment va mon corps, quelles ont les pensées qui
tentent de s'imposer à moi, quels sont mes états d'âme ? C'est en nous entrainant
à de petites séquences d'introspection que nous développerons notre capacité à
lire en nous-mêmes.
La
culpabilité n'est pas un état d'âme anormal, elle est même utile car elle nous
pousse à rester sensibles au mal que nous pouvons faire à autrui. C'est son
déclenchement hors de propos qui est un problème. Il s'agit sans doute chez
vous de quelque "ordre venu du passé" (c'est une expression du poète
Pessoa) mais il est difficile de vous en dire plus. Avez-vous le sentiment que
vous n'avez jamais fini tout ce que vous aviez à faire ? (culpabilité des
anxieux) Ou bien l'impression que votre paix intérieure est une forme d'égoïsme
par rapport à tous les malheurs qui frappent le monde ? (culpabilité des
dépressifs)
Le
calme n'exclut ni l'action ni l'énergie pour agir.
Nous
régulons souvent nos états d'âme douloureux à l'aide de divers produits...
Alcool, tabac, drogues et même la nourriture. Évidement, c'est toujours une
impasse à long terme. On sait aujourd'hui que le travail sur l'équilibre
émotionnel est fondamental dans toutes les formes d'addiction.
La
sérénité est effectivement plus facile à approcher lorsque notre vie
quotidienne nous offre des cadres et des signes de reconnaissance et de
valorisation. Le chômage nous fragilise et transforme de simples
questions("que deviens-tu ?") ou de simples conseils en agressions.
Nous devenons hypersensibles, un peu paranos ("Que pensent-ils vraiment de
moi ?"). Un des grands efforts à faire alors est de se recentrer
inlassablement sur la part d'affection et d'intérêt, même maladroitement
exprimées, qu'il y a derrière ces interventions de nos proches. Et puis aussi,
comme vous l'avez bien senti et dit, prendre garde à conserver des journées
bien remplies et le maximum de liens sociaux. L'activité et le relationnel sont
les principales sources d'états d'âme positifs.
Méditation
Oui,
c'est dur parfois d'obtenir des résultats avec la méditation. Tellement dur
qu'on recommande d'ailleurs de ne rien attendre de la méditation. Du moins rien
dans l'immédiat. Même les séances qui nous semblent ratées ("zut, mon
esprit est parti dans tous les sens, et pas du tout dans l'instant
présent"), vont en fait s'avérer utiles à long terme si nous en faisons
bon usage : apprendre à échouer, apprendre à ne pas tout contrôler, et ne pas
alors s'en vouloir inutilement. Les maîtres en méditation disent qu'il faut
inlassablement répéter les exercices. Peut-être que vos efforts de méditation
vous sont plus utiles que vous ne le pensez. Quant à trouver les réponses au
fond de vous, attention : elles sont souvent aussi autour de nous. Méditer nous
aura alors aidés à nous sortir de nous-même.
nous
connaissons déjà les réponses à nos questions. Ce qui nous rend heureux, par
exemple, nous le savons parfaitement. Mais c'est seulement si quelque chose de
grave nous arrive que nous prenons conscience, que tout en le sachant, nous ne
le faisions pas (voir souvent les gens qu'on aime, marcher dans la nature...).
Comme s'il nous fallait un grand choc pour nous mobiliser.