« Je ne paye plus l’impôt car je sais où va l’argent » 25
Y en a qui ont la trouille, mais Ghis, de moins en moins. Après s’être retrouvé en prison pour avoir refusé de payer un impôt qu’elle estime mal affecté, elle se confie dans la Voix.
Sur ce territoire allobroge offrant l’hospitalité à la libre expression, nous accueillons aujourd’hui une Québécoise. Ghislaine Lanctôt est une ex-directrice de clinique exclue de l’ordre des médecins dans les années 1990 après avoir publié un livre, La mafia médicale, qui décrivait un milieu où l’on s’affaire d’abord à entretenir la maladie. Aujourd’hui, cette grand-mère de 67 ans se fait appeler Ghis et dit avoir évacué sa laine, car elle ne veut plus être un mouton. Depuis 1994, elle ne fait plus de déclaration d’impôt et elle a coupé tous les liens avec l’administration fédérale canadienne, refusant de payer quoi que ce soit et renonçant à profiter des privilèges procurés par nos systèmes gouvernementaux (assurance santé, retraite, etc…).
Cette attitude a conduit Ghis à passer deux mois en cellule au printemps 2008, séjour qui l’a incité à écrire un nouveau livre (Madame Ghis, évasion en prison). Et bien qu’elle se soit encore retrouvée devant un tribunal le 20 janvier dernier, elle continue de refuser de participer à un système qui engraisserait des banquiers ayant asservi nos gouvernements grâce à une dette qui n’a pas lieu d’être. Elle mets ainsi ses actes en accord avec un discours qui va bien au-delà de cette histoire d’impôt, car il renvoie à ce que Ghis estime être la nature profonde de l’être humain. Ce ne serait donc pas son statut de contribuable ?
Ghis, pourquoi refuser de payer l’impôt ?
Je mets les pendules à l’heure. C’est une histoire de conscience, d’identité, pas d’argent. C’est fondamental de comprendre ça. Je n’ai plus voulu payer l’impôt quand j’ai su où allait l’argent, c’est-à-dire dans les poches des banquiers mondiaux. J’ai cessé de collaborer avec le système quand j’ai compris comment il marche. Les politiques n’ont aucun pouvoir, c’est le pouvoir de l’argent qui mène le monde. Tout mène à la finance et à un système de banques centrales. Chaque pays a sa banque centrale et chacune est un cartel de banquiers privés. Aux Etats-Unis, la majorité des propriétaires de la Réserve Fédérale sont d’ailleurs des banquiers européens. C’est donc un cartel mondial de banquiers qui gouverne et les gouvernements mentent en nous faisant croire qu’ils ont le pouvoir. Obama n’est rien d’autre qu’une nouvelle marionnette nommée par les mêmes que les autres. En fait, tout le monde sait bien que c’est l’argent qui mène le monde, mais on n’a jamais réalisé comment.
Et vous, vous avez trouvé ?
Tous les impôts vont dans les poches des banquiers mondiaux, sous prétexte de payer les intérêts d’une dette qui n’existe pas. Car il n’y a jamais eu d’argent de prêté ! Non, l’argent est créé à partir de rien. Les banques centrales font des jeux d’écritures. Un film qui a beaucoup circulé sur Internet explique très bien ce système de l’argent dette (http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_largent-dette-de-paul-grignon-fr-in_news). Pourtant, seuls les pays ont normalement le droit de créer de l’argent, mais ce droit a été cédé aux banquiers.
En France, on dit que c’est un tiers des recettes fiscales qui est consacré à payer les intérêts de la dette. A part ça, les impôts servent aussi à financer les services publics…
C’est ce qu’on dit, tandis que les gouvernements s’endettent toujours plus pour réussir à faire fonctionner ces services publics, augmentant ainsi la dette.
Vous ne croyez pas du tout à l’utilité sociale de l’impôt ?
Jusqu’en 1994, j’étais contente de payer plus d’impôts que les autres, car je croyais que je participais au bien-être de la population. Mais quand j’ai vu où ça allait, j’ai dit stop. C’est juste un problème d’ignorance.
Mais dans la pratique, on ne vous force pas à payer ?
En faisant cela, j’ai compris qu’on était coincé. Et c’est quand je suis sortie de prison que j’ai réalisé que le citoyen est un esclave.
Ah bon ?
On est encore des animaux. On a peur, on rend des comptes à des gens supérieurs, à des bons dieux, à l’état, à ses parents. On est des animaux qui ont peur de ce qui est à l’extérieur, car on n’est pas conscient de qui on est. Pas une pauvre créature, mais une créatrice, qui crée ce qui arrive.
Et qui récolte donc ce qu’elle sème ?
Non, car cela donne une notion de bien et de mal, alors qu’il n’y a pas de dualité, ni de bien, ni de mal. Tout est parfait et je ne suis que le reflet de mon état de conscience. Si j’ai un cancer, je vais en général me dire que c‘est dû à des choses que j’ai faites comme fumer ou boire, que c’est la faute de mon environnement ou de mes gènes familiaux. C’est une autre façon de penser que de se dire : je suis créatrice. Car si je me suis créé un cancer, si mon corps le manifeste, c’est une indication de mon état de conscience. Ce n’est plus un malheur, mais un bonheur. J’accueille la maladie comme un outil que je me suis créé pour grandir en conscience. Et on arrive à la question : que suis-je venue faire sur cette terre ? Assurer la sécurité de mes avoirs ou permettre l’émancipation de mon être ? C’est là où est le choix.
Et quand l’avez-vous fait ce choix ?
Quand j’ai écrit La mafia médicale, j’ai compris que j’avais appris à rendre les gens malades et j’ai réalisé que la santé est le reflet de mon état de conscience. Le corps n’est qu’un miroir. Comme je suis l’autorité suprême, je dois me comporter comme tel. Je me suis donc défait de tout de qui n’était pas souverain : la carte de sécu en 1993, les impôts deux ans plus tard, les comptes de banques, le permis de conduire et dernièrement le passeport.
Vous commettez ainsi des infractions à la loi…
Quelqu’un de souverain obéit à son âme et conscience, pas aux lois extérieures. Cela conduit à intégrer la vraie autorité, donc je ne vais pas aller conduire si je ne sais pas le faire ou si j’ai bu une bouteille de vin ou que je suis fatigué. Mais je conduis, et je n’ai pas d’assurance. Je n’ai pas de garant pour moi. Tout ce qui m’arrive, c’est moi qui paye pour.
Mais vous ne payez pas vos impôts. Or on est contraint par la loi de les payer, et l’Etat dispose du bâton pour se faire respecter…
Il y a trois bâtons : l’exclusion, la dépossession et l’élimination. L’exclusion, ça ne me touche plus. Et comme je ne possède plus rien, on ne peut rien me prendre. Reste l’emprisonnement ou la mort. Quand j’ai sorti La mafia médicale, j’ai pensé qu’on allait me tuer, mais non. Et l’année dernière, j’ai refusé de me présenter au tribunal, donc on est venu me chercher chez moi. Après m’avoir envoyé dans un service psychiatrique qui m’a jugé apte à passer en procès, le juge m’a proposé une libération sous conditions qu’il fallait signer. J’ai refusé, car cela s’adressait à l’entité légale LANCTOT Ghislaine. Ce n’est pas moi.
Comment cela ?
Il y a d’un côté une entité légale qui appartient au gouvernement, de l’autre l’être physique venu au monde. L’entité légale, ce n’est pas moi. C’est elle qui est accusée et j’ai donc refusé de signer, alors le juge m’a dit que j’irai en prison. Mais je ne peux pas renier mon identité, je ne peux pas vendre mon âme. J’ai donc passé deux mois en prison. Et le 20 janvier dernier, pour mon procès, j’avais dit au juge que je me présenterai, mais pas en cour. Je suis allé avec les spectateurs et j’ai expliqué n’avoir toujours rien à faire avec l’entité légale LANCTOT Ghyslaine, dont j’ai d’ailleurs annoncé la mort. Le juge a dit : « Ok, mais je fais quand même le procès. » Je suis parti et ils ont fait le procès.
Vous n’avez pas eu une grosse condamnation : 1 000 dollars d’amende à payer d’ici deux ans.
Je ne paierai pas, ce n’est pas moi qui est condamné. Faut s’adresser au propriétaire de l’entité légale.
En fait, vous refusez de payer vos impôts depuis près de quinze ans, mais on finit par vous laisser plutôt tranquille…
Quand le bâton ne marche plus, qu’est-ce que tu veux faire ?
Maintenant, vous avez transmis à des proches votre maison, votre voiture, vos biens, mais vous avez toujours un toit ou un véhicule mis à disposition par une personne qui, elle, ne peut se permettre de sortir complètement du système…
Tout le monde peut faire ce qu’il veut, il y a toujours des solutions. Moi, j’ai transmis ma maison en 1992 à ma sœur, car je pensais que je serai tué et je voulais qu’elle la garde pour mes enfants. J’ai donné ma voiture en 2000. Je me suis dépossédée de manière intuitive, sans savoir tout ce que j’ai appris ensuite quand des gens m’ont donné des cours pour m’expliquer le fonctionnement de ce système des deux personnalités et de l’entité légale que les avocats ignorent.
Vous qui dénoncez le pouvoir des banquiers, que ressentez-vous devant la déroute actuelle du système financier ?
Les systèmes s’effondrent aujourd’hui car ils sont faux. Les fondations sont mauvaises. C’est basé sur les riches qui exploitent les pauvres et les gardent esclaves par la force. Comme les gens veulent de plus en plus s’émanciper, on risque d’avoir de plus en plus de force. Et les événements du 11 septembre ont d’ailleurs permis de déclencher l’état d’urgence pour augmenter la répression. Mais nous ne sommes pas face à une crise financière, économique ou sociale. C’est une crise évolutive, dans laquelle l’être humain est en train de se dépouiller de toutes ses croyances, de tous les mensonges. Certains vont s’effondrer en voyant disparaître leurs illusions. Mais pour sortir de l’esclavage, il faut renoncer à ses droits et privilèges, car c’est eux qui nous rendent esclaves. Ils sont octroyés par l’extérieur alors que je dois réaliser l’autorité suprême intérieure. Quand on franchit le pas, on a peur, mais, en le faisant, on transcende puis on guérit ses peurs. Et moins on a peur, moins on donne de son pouvoir. Moi, j’ai de moins en moins peur.
Mais aujourd’hui vous ne pouvez plus voyager, car vous n’avez plus de passeport, ni d’ailleurs aucun autre moyen d’identification…
Non, car je ne suis plus une citoyenne. Mais je vais bien trouver une nouvelle façon de voyager.
Vous dites relever uniquement de votre autorité intérieure, mais la vie n’exige-t-elle pas un minimum d’organisation collective, impliquant notamment de lever des impôts ?
Non, il n’y a besoin d’aucune organisation collective. Il faut de l’entraide, mais pas de système. Les systèmes s’imposent par la force. J’ai souvent demandé aux gens s’ils payaient l’impôt par amour ou par force. Personne ne m’a jamais dit par amour. Moi, je suis créatrice et je suis sous la gouvernance de mon âme. Alors on peut créer ce qu’il faut pour la communauté, mais sans avoir besoin pour autant d’un gouvernement qui lève des impôts pour financer des guerres ou payer des banquiers.
Vous donnez des conférences ou des séminaires. Constatez-vous une forme de contagion avec les gens qui viennent vous voir ? Arrêtent-ils de payer l’impôt ?
Oui, il y a une contagion, mais je leur dis de commencer par guérir les peurs qui font qu’ils se mentent tout le temps. Commencez par dire la vérité, après, vous pouvez arrêter vos cartes de crédits, vos comptes de banques. On peut très bien vivre sans. Et puis il faut affronter des peurs de plus en plus haute, mais on ne commence pas à plonger du tremplin de dix mètres. Alors arrêter de payer l’impôt, je ne le conseille pas, ce n’est pas le premier truc à faire.
Mais de votre côté, vous vous attendez à quoi vu que vous ne paierez pas l’amende ? Vous pensez qu’on va vous laisser tranquille ?
Je n’avais aucune idée de ce qui allait arriver le 20 janvier. J’étais prête à ne rien avoir comme à repartir deux ans en prison. Alors maintenant, je ne sais pas plus ce que l’avenir me réserve, mais je ne renierai pas qui je suis.
sources lavoixdesallobroges.org le 25 septembre 2014