samedi 21 mai 2016

Être rien, c'est est Être tout...



Du bonheur, de la liberté de n’être rien ni personne.
Une révélation ce matin, un matin normal, petit déjeuner, douche,  promenade de Vénus, lecture mails, refaire le lit et en ce qui me concerne, en musique de fond, le tourbillon incessant de mes pensées, allant de tout à rien, mais un bourdonnement, quelque chose qui m’empêche d’être totalement présente et d’ailleurs je le vois souvent chez les autres, en miroir de moi-même, quand je leur dis : 
– tu n’es pas là.
J’ai longtemps trouvé ça très triste et je l’ai combattu, parce que je connais la souffrance d’avoir en face de soi une personne qui n’y est pas, mais il a fallu que j’admette que c’était moi aussi ça, cette personne pas toujours là…
Donc, oui, parfois, souvent, suivant les saisons, les jours, je ne suis pas là.
Mais ce n’est pas de ça dont je voulais parler, je voulais juste poser le décor, un matin normal, un matin où je suis absente. Mais ça compte pour ce que je vais dire plus tard.
Donc, je me prenais la tête, avec pour question de fond: Comment il faut être?
Tout le temps, avec tout le monde, comment faut-il être?

Et là ! Réponse fulgurante, Jung et son inconscient collectif et Spinosa et son intuition, ou quelque chose du genre:
-« Comment il faut être, comment il faut être? Mais tu t’en fous! tu n’es Rien! « 
(il ne parle pas très classe l’inconscient collectif, c’est assez brut de décoffrage en ce qui me concerne, j’imagine qu’il me parle comme je parle)
Alors je vous vois d’ici frémir ,voire bondir : « comment ça Rien? Je ne suis pas Rien! je suis moi, avec ma vie, ma famille, mes amis, mes réussites, mes échecs, mes désirs, mes envies, mes peurs, mes angoisses, je suis Danielle (ou qui que ce soit, vous!)! »
Oui, mais c’est ça, justement, qui est flippant. Et lourd. d'être Danielle. D’être n’importe qui en fait. Toute la journée, toute la vie, s’évertuer à rester Danielle, à la faire exister, à la défendre, à lui donner une place parmi plein d’autres Danielle 

Alors que quand on est rien, ou personne, (je sens que ça passera mieux ), ben il n’y a plus « mes réussites, mes échecs, mes désirs, mes envies, mes peurs, mes angoisses, ». Il n’y a rien à perdre, rien à prouver, rien à conserver, rien à protéger, rien à justifier. 
Quand le personnage Danielle n’est pas là, il ne reste que l'être, tranquille, sans rien d’autre que la vie qui passe, les échecs n’en sont pas, les réussites non plus, on s’en fout, pas de peur, pas d’angoisse, on peut se permettre d’y aller gaiement ! Etre rien, c’est n’avoir rien à perdre !
Suivre seulement ce que je pense être mon chemin, je me suis vue au cours de ce flash continuer à tendre vers ce que je souhaite, matériellement et moralement, mais en toute quiétude, oui, je vais tenter tout ça, mais sans en faire une affaire personnelle.
Quand je ne suis personne, ma vie n’est plus une affaire personnelle, c’est ça, exactement. Je la vis comme si elle m’était confiée, comme si elle était la même que pour tout le monde, que je la vivais en partage avec tous ceux qui en font l’expérience, comme si je n’étais qu’une manifestation de la Vie, pas comme si j’étais Danielle, car entre la vie et l'être, il y a Danielle, une image, un devoir, une réputation, un mirage…
Alors…que lorsque  je suis "rien" je deviens "tout"
Le tourbillon assourdissant des pensées a cessé. Le Silence.
Etre rien c’est… Etre là. C’est Etre.