Je passais de l'espoir au désespoir, des joies aux peines,.... Mais ce n'est pas vrai, je ne suis pas ce que je crois être. Je suis l'Etre de lumière, responsable de ce que j'expérimente, de mes choix, de mes désirs. Qu'est-ce que je veux vraiment ? je me pose la question plusieurs fois par jour, et je laisse la vie me proposer, sans mentaliser ou imaginer ce que sera demain. Je reste dans le moment présent, là où c'est l'éternité.
DIALOGUE
Question :
"Cela fait plus de 40 ans que je suis sur un chemin spirituel et après bien des galères et des belles rencontres, il me semble que j'ai dépassé quelque chose. Il me semble que j'ai enfin trouvé une sorte de paix et de joie. Il y a une impression de grande sécurité que je n'avais jamais connue avant. Suis-je à la fin du chemin ?"
Réponse :
On peut parfois avoir l'impression qu'après un long et passionnant chemin spirituel fait de défis et de pièges que l'on commence enfin à goûter à sa part du gâteau. La vie est pleine de bonnes surprises, une nouvelle détente est présente dans le corps et les pensées négatives et oppressantes ne montrent même plus le bout de leur nez. Tu as, peut-être trouvé une activité qui semble te combler ou une relation amoureuse intense et stable qui te fait dire que tu touches enfin au bonheur.
Mais ce ne sont que les expériences qui ont changé et qui temporairement semblent te donner un répit et t'amplir d'une paix nouvelle.Ce sont des fadaises. Des foutaises.
L'espace de Présence consciente dans lequel tout cela apparaît, Lui, n'a pas changé. C'est cela qui doit être remarqué. Si tu oublies l'essentiel et prête à nouveau uniquement attention aux formes contenues par la Conscience et non la Conscience elle-même, tu retombes dans les mêmes pièges qu'avant. Rien n'a été vraiment compris.
Ce que tu appelles ta sécurité n'est qu'illusion et insécurité. Tout ce que tu as ne t'ppartient pas et est déjà en train de te quitter.
Tout ce que tu gagnes un jour tu le perds le jour d'après. C'est inévitable. Il n'y a rien de vrai dans le transitoire. Le fait de dépendre de quelque chose, d'une situation, d'une expérience pour éprouver une sorte de paix est super anxiogène. Au fond de toi, tu sais très bien que tout ça peut s'écrouler d'un instant à l'autre.
Il n'y a rien de plus dissonant que de se réjouir de sa réussite et de sa paix intérieure ou de sa situation financière ou de n'importe quoi d'ailleurs. Reconnais la peur et la tension que cette auto-satisfaction génère ! Regardes bien. Ressens comme en deçà des premières couches de contentement, quelque chose gronde et veut se faire entendre.
Il faut vraiment ressentir cela. Ressens silencieusement combien le fait de se réjouir sonne faux. Au moment même où tu te réjouis de quelque chose, il y a comme une tension corporelle, comme un goût d'amertume, quelque chose de faux. Si on écoute bien, on le sent dans le plexus, dans la gorge, dans le ventre, dans le menton, dans la langue, dans les avant-bras, dans les cuisses. Tout le corps est imprégné de cette peur de lâcher cette histoire que tout va bien Madame la Marquise.
Le contentement est tout le contraire de la joie véritable. La joie de ne rien être, de n'avoir aucune image à défendre, aucune croyance à vendre. C'est une joie sans cause et sans but.
Dès que des pensées agréables semblent te rassurer quant à la pérennité de ton bonheur, d'autres pensées viendront inévitablement te faire peur.
Le véritable bonheur ne dépend de rien. C'est ce que tu es. Le simple bonheur d'être conscient, le bonheur d'être conscient d'être conscient ne paye pas de mine.
La pensée te dira : "conscient d'être conscient et alors ! Qu'est ce que ça va m'apporter ?" . Pourquoi ça ? Parce que la pensée n'est pas vivante. Elle n'est qu'une pâle traduction en mots et en concepts de la vie. La pensée ne ressent rien.
Mais si tu te détends tout simplement dans cette Présence déjà là avant les pensées et goûte cette joie d'être avec ton cœur, tu comprends que le vrai bonheur ne dépend d'aucune expérience, d'aucun état du corps ou du mental. Le vrai bonheur est ce que tu es. Et cela se révèle lorsque tu te rends compte de ce que tu n'es pas. Ce bonheur simple d'être se réalise lorsque tu arrêtes de prétendre avoir ou être quoique ce soit.