samedi 21 mai 2016

Se désitentifier pour le bonheur d'être...



Du sentiment d'appropriation à l'expérience directe sans personne ou comment passer concrètement du personnel à l'impersonnel
Investigation directe (extrait de Satsang)

Q : ... La vie est vraiment une source de souffrance perpétuelles...

R : Stop ! Arrêtons nous là-dessus et explorons ! Ressens "ceci est ma vision de la vie" ! (20 secondes passent)... Puis maintenant : "Cela est une vision de la vie." (20 secondes passent). Y a-t-il une différence entre ces deux perspectives pour toi, dans ton ressenti ?

Q : Dans la première je ressens de la tristesse et du désespoir, c'est très tendu, j'ai la nausée. Dans la deuxième c'est neutre... Enfin l'expérience de la vie en général n'est pas très drôle !

R : Stop ! Explorons pour voir la nature de cela qui fait l'expérience. Ressens : "Ceci est mon expérience" (la vie n'est pas très drôle). Ressens cela sans commentaires. (20 secondes passent).
Puis ressens maintenant la perspective : "Ceci est une expérience" (la vie n'est pas très drôle). (20 secondes passent). Alors ?

Q : Alors oui, effectivement. Grande différence. C'est comme si j'étais scotchée à cet état de victime dans le point de vue où "c'est mon expérience".

R : Et...

Q : Et lorsque je ressens ceci est une expérience de victime, ça se détend incroyablement... Mais là, à nouveau, il y a de la colère. De la colère contre cet état de victime.

R : Ok. Il y a de la colère. Ressens : "Ceci est ma colère".... (15 secondes passent)... puis maintenant : "Cela est une colère". (20 secondes passent). Alors ?

Q : Quand je le regarde depuis cela est une colère, ça se détend. Je me dis que ça va passer.

R : Ok. Reviens à "ceci est ma colère" et ressent sans commentaires cette pespective. (15 secondes passent). Puis ressens "cela est une colère". (15 secondes passent).

Q : En fait ça ne me touche plus. La colère est partie.

R : Est-ce que tu commences à comprendre. Pas intellectuellement. Mais avec ton ventre, ton cœur, tes tripes ? Qu'est-ce qui change entre les deux points de vue ? Vois ce qu'un simple pronom personnel avec tout ce que ça charrie de personnel justement sucite dans le corps-mental en tant que tensions, souffrances, contractions ! Vois comment le corps réagit. Pourquoi le corps se rebelle-t-il autant dans la première proposition, la pespective duelle et habituelle, "ceci est mon expérience" ? Tout simplement parce qu'elle n'est pas vraie. Le corps te dit quand tu te mens à toi-même. C'est notre outil le plus direct, il est avec nous 24h/24h, 7j/7j. Il sufiit juste de l'écouter et de le ressentir sans commentaires. Dés qu'il y a une tension corporelle, c'est qu'il y a quelque chose qui n'est pas écouté. C'est que nous sommes barrés dans l'histoire, dans la pensée, dans les "il faut" et les "je dois" ou dans les "si seulement".

Q : Mais comment ne pas vivre à partir du personnel ? Je suis aussi une personne ?

R : Tu apparaîs comme personne pour les autres et pour toi dans le miroir ou dans les albums photos, ou dans l'imaginaire. Le langage et la société te disent que tu es une personne, un corps-mental, une entité séparée des autres et du monde. Et tu as besoin de savoir comment tu apparais pour les autres pour fonctionner en société. Mais de ton point de vue intime, du point de vue de la Première personne, la personne qui apparait le matin ou le soir dans le miroir est une troisième personne, c'est ton apparence. La personne apparaît et disparaît au sein de cet espace vacant et conscient au-dessus de tes épaules.

La question est plutôt : Comment vivre à partir du personnel ? C'est cela qui est difficile. Lorsque tu sais qui tu es vraiment, c'est difficille de faire du rétropédalage et imaginer à nouveau être quelqu'un. Quand tu as tiré sur la barbe du Père Noël c'est dur d'y croire encore. Surtout, si tu as reconu ton grand-père. Tu peux faire semblant d'y croire pour avoir encore plus de cadeaux et par compassion pour tes parents qui sont tellemnt attachés à toute cette mise en scène rocambolesque. Vois que c'est d'imaginer d'être quelqu'un qui est difficile, exténuant. C'est faire comme si qui est épuisant. C'est se prendre pour le masque qui est déplaisant.

Les masques dont tu as besoin vont apparaître lorsque vtu en auras besoin mais ce ne sont pas tes masques, ce sont des masques. Si la vie en a besoin elle te permettra de les endosser. Mais il n'y a rien de personnel là-dedans.

Q : Mais c'est quand même mon espace, non ?

R: Oui et non. Tout dépend ce que tu mets derrière ce mon. Est-ce que cet espace a une nationalité ? est-il danois, français ou thailandais ? A-t-il un sexe, est il masculin, féminin, transgenre ? Est-il pauvre ou riche, noir, blanc ou jaune ? Est-il fâché, joyeux, déconnant ? Est-il humain, animal, végétal, minéral ? Est-ce que cet espace a un nom ? S'il fallait lui donner un nom ce serait peut-être "je suis". Et encore...

L'appropriation est source de douleurs, de conflits, de mensonge, de confusion, et surtout d'un immense gaspillage d'énergie.

Ressens "Ceci est mon espace impersonnel". (20 secondes passent). Puis ressens : "Cela est un espace impersonnel".

Q : Oui en effet, la première expérience est encore un peu contractée alors que la seconde est lumineuse, spacieuse. C'est incroyable.

R : Donc tu sais. Quelque chose sait déjà en toi. Et, ce quelque chose qui est d'une intelligence hallucinante n'est pas quelque chose.  Tu apprends à ton corps-mental à vivre sans cette croyance d'être une personne, sans tout ce désir d'appropriation.

La vie continue, mais sans personne pour la vivre. Les sons sont entendus mais personne ne les entend. Les pensées se déploient mais il n'y a personne qui les pense. Les couleurs sont perçues par un espace vacant au-dessus de tes épaules. Le mouvement se déroule au sein de ton atemporelle immobilité. Le temps se déroule en toi qui es le Non Temps, l'atemporel Maintenant. La vie se vit tellement mieux sans l'image trublionne d'un centre de contrôle.
Ceci est mon mental, cela est un mental. ceci est mon corps, cela est un corps. "Ceci et mon" passé, avenir, présent, réve, désir, souffrance, peur, plaisir, famille, temps, espace, vérité, éveil, perception, douleur, espérience, situation, univesr, monde, travail... ""Cela est un"... etcetera...
Explore, joue, ressens.

Q : Merci. Je sens vraiment que c'est une clé. Ce que tu dis, je viens de le vivre. Grâce à ce jeu de révélation, je ressens vraiment ce qu'avant je ne faisais que pressentir. Merci.

R : Merci à toi. Continue juste à te mettre en jeu quand le corps te le diras. Il n'y a rien à perdre, rien à gagner. La vie est un jeu. Il n'y a rien de plus beau que de partager ce que nous sommes déjà, nous réaccorder à l'impersonnel. C'est l'impersonnel qui va ensuite accorder peu à peu le personnel. Peu à peu, tu vas pouvoir vivre le quotidien à partir de l'espace impersonnel. On n'est pas en train de créer quelque chose en plus, on est en train d'ôter quelque chose de trop. Et encore, on n'ôte rien. On réalise simplement qu'il en a toujours été ainsi. On regarde ce qui est. Toute expérience apparaît toujours dans cet espace de conscience impersonnelle. C'est juste la peur, le langage, l'habitude, une sorte d'hypnose qui nous a entretenu dans un imaginaire personnel. Cela alourdit inutilement chaque perception. L'idée de la personne peut apparaître en nous si nous en avons besoin. Mais l'espace dans lequel elle apparaît ne s'en trouve ni troublé, ni satisfait. L'amour est impersonnel.

Q: Comment tu le sais ?

L'amour c'est ne rien demander. Et rien ne manque à ce que nous sommes vraiment vraiment. Ici, lorsque le mental n'a plus rien à défendre, aucune direction où aller, tu sais que tu es Cela, et cette simple conscience d'être conscient ne manque de rien et ne demande jamais rien. C'est le lieu sans lieu du Royaume en nous, où la seule prière est que ta volonté soit faite.