La formidable découverte de l'existence du code génétique inscrit dans l'ADN et le décodage de son langage a popularisé l'idée que le fonctionnement du corps est programmé. Comme si nous avions un ordinateur dans nos cellules, qui déterminerait la fabrication de nos cellules et hormones, déclencherait nos maladies, et pourquoi pas, programmerait nos sentiments et nos pensées. Selon cette vision, nous ne serions pas responsables de notre vie puisqu'elle serait déterminée génétiquement, indépendamment de notre volonté. Nous ne serions là que pour subir notre destinée biologique sans possibilité de la changer.
Or cette représentation est fausse. Le code génétique constitue seulement un stock d'informations et une potentialité. Un gène peut être activé ou désactivé. La mise en œuvre de l'instruction portée par un gène (les biologistes emploient le terme d'expression du gène) se déclenche seulement si elle en reçoit l'ordre et si on lui en fournit l'énergie. Si l'on reprend l'image de l'ordinateur dans notre corps, le code génétique est un ensemble de programmes ou d'outils qui peuvent être utilisés ou non, selon les circonstances et les besoins. Le séquençage récent du génome humain a révélé que le nombre de gènes est relativement restreint, moins de 30'000, pas plus qu'une plante! C'est bien peu pour expliquer la complexité du fonctionnement du corps. Il faut donc s'attendre à ce que d'autres mécanismes interviennent pour créer la diversité d'apparence, de comportement et d'expression des individus.
Des observations immédiates sur les plantes illustrent le fait que les graines issues d'une plante donnée, donc possédant le même code génétique, produisent des plantes d'aspect bien différent selon le terrain où elles sont semées, selon la façon dont on les a nourries et soignées. Certaines plantes bien nourries sont resplendissantes et d'autres qui manquent d'eau sont rabougries. Un exemple extrême (et regrettable) est la technique du bonsaï, par laquelle on obtient un arbre nain en le privant de sa nourriture normale. De même, tous les êtres vivants, tous les êtres humains dépendent de leur nourriture et de leur environnement pour se développer et s'épanouir.
La croissance d'un organisme dépend donc à la fois du code génétique et de sa mise en œuvre par des facteurs environnementaux adéquats (eau, nourriture, soins, etc.).
Puisque l'expression de notre code génétique dépend de la façon dont nous vivons, cela change complètement notre rapport avec l'ADN. Il n'est plus suffisant de nous dire que tout est joué d'avance et qu'il n'y a plus qu'à subir notre destinée, y compris les maladies. Nous sommes responsables de la bonne utilisation de notre ADN. C'est en nous nourrissant correctement, en respirant largement, en apprenant à être décontracté, bref en sachant utiliser à bon escient tous les facteurs de santé (voir article Santé naturelle) que nous pouvons nous constituer un épigénome favorable à notre santé et notre épanouissement.
Dans ces facteurs de santé, il faut inclure notre façon de penser. Nos stress sont directement liés à la façon dont nous appréhendons la vie. Nos peurs, angoisses, inhibitions sont créées par les pensées que nous avons vis à vis des évènements que nous vivons. Nos pensées agissent donc sur notre ADN. Nous pouvons apprendre à diriger nos pensées pour créer la confiance en nous-mêmes et en la vie, et retrouver notre plein potentiel de créativité et d'action (voir article Ma vie, reflet de ma pensée).
Notre responsabilité s'étend également à la santé de nos enfants et de nos petits-enfants puisque la qualité de notre épigénome est susceptible de leur être transmise. Cela est surtout important avant la conception de l'enfant et pendant sa vie intra-utérine. Ceux qui s'intéressent aux moyens naturels de santé et à la préparation naturelle à la naissance ne seront pas étonnés (voir article Préparation naturelle à la naissance).
Alain Boudet
Dr en Sciences Physiques, Thérapeute psycho-corporel, Enseignan
thttp://www.spirit-science.fr/doc_humain/ADN2expression.html