samedi 13 décembre 2014

Conte d'Harmony...



CONTE
écrit et dessiné par Harmony….



Il était une fois un homme qui marchait sur les routes, sans aucun but. Depuis des années, il portait le même manteau, le même chapeau sur la tête,  et deux valises de couleur grise et verte. Il ne s’en séparait jamais. Chaque jour il parcourait des kilomètres.

Son manteau était un patchwork de différentes couleurs  Il savait qu’elles avaient une signification :
-          Bleu pour les PENSEES,
-          Vert  pour les EMOTIONS,
-          Jaune pour les RESSENTIS et
-          Rouge pour les PERCEPTIONS.

Il portait un chapeau de lumière VIOLETTE sur lequel était inscrit : EXPERIENCES. Deux petites plumes ornaient son couvre-chef. Une blanche qui représentait sa part masculine et une noire pour sa part féminine. A l’avant une médaille en or, illustrait un Ange. C’était, disait-il, sa seule richesse.


Il errait sur son chemin, sans trop savoir où il voulait aller. Quand il rencontrait des gens, ceux-ci lui disaient quelle route prendre, comment il devait s’habiller, comment il devait se comportait, ce qu’il devait faire comme travail, dans quel village il devait s’installer, où il devait habiter…..Tout le monde croyait savoir ce qui était le meilleur pour lui. Jamais il ne demandait de l’aide et jamais personne ne lui proposait.  Il écoutait et passait son chemin. Personne ne se souciait de lui, ne lui posait de questions. Tout le monde vaquait à ses occupations. Il ne se plaignait pas, mais parfois, avec la fatigue il lui arrivait de tomber et il y avait toujours « un ange sur sa route » pour l’aider à se relever ou lui proposer un peu de nourriture.  Il continuait à marcher seul sous le poids de ses valises.




Il observait les gens qu’il croisait, les familles qui travaillaient, consommaient, couraient toute la journée, voulaient gagner plus d’argent, pour plus de loisirs, de voitures. Ceux-ci ne prenaient pas le temps de se reposer, de s’occuper de leur corps, de s’alimenter correctement puis ils devenaient stressés puis malades, et disparaissaient de la planète en laissant tout ce qu’ils avaient acquis. Il ne les enviait pas car il sentait que ces personnes n’étaient pas heureuses. La preuve ils se plaignaient sans cesse. A son sens, ils oubliaient l’essentiel : la liberté d’être Soi. Ils étaient comme emprisonnées dans des habitudes.

Lui, acceptait cette vie qu’il croyait avoir choisie. Il parcourait des kilomètres chaque jour. Il se croyait différent des autres ; d’ailleurs il ne les comprenait pas et ils leur rendaient bien.  Durant des années il s’aventurait sur tous les chemins qui se présentaient à lui. Il aimait découvrir des nouveaux panoramas, des espaces de nature ; il observait, contemplait en continuant sa route. Plus l’âge avançait, plus sa valise grise devenait lourde.  Il ne cherchait plus de sens à sa vie et trouvait que sa vie de solitaire était bien la rançon de son indépendance. Il n’avait jamais été ni aimé, ni écouté, ni valorisé, ni compris. Quelque chose l’embarrassait tout de même mais il ne savait pas l’identifier. Après tout il était un être humain comme les autres. Mais il se sentait unique et son choix de vie pour lui, était une délivrance de l’enchainement des autres humains.

Un matin il s’arrêta dans un village et se mit sur une place près d’une école. Les gens ne le regardaient pas et d’autres laissaient tomber quelques piécettes devant lui. Puis, un enfant s’arrêta, attiré par la médaille or de son chapeau qui brillait au soleil. L’enfant partagea son croissant avec lui. Puis il le regarda droit dans les yeux, et lui dit : 

- à quoi penses-Monsieur ?
- à tous les kilomètres que j’ai parcourus dans ma vie sans but mon enfant
- et qu’est-ce que çà fait de marcher sans savoir où on va ?
- c’est écrit sur mon chapeau,  petit

 - Expériences ? et alors c’est quoi ton expérience d’avoir marché pour rien ?
- j’ai contemplé la nature, entendu le gazouillis des oiseaux, caressait des animaux,…J’ai rempli mes deux valises au fur et à mesure de mes rencontres. C’est çà mon expérience.
- Ah oui ? y’a quoi dans tes valises ?
 
- dans la grise ou est écrit SOUFFRANCE. Il y a des Croyances, des Conditionnements, des Peurs, des Doutes, de la Honte, des Désirs.
- et dans l’autre ?
 
- dans la verte, où est inscrit : ESPERANCE : Il y a de l’Amour, de la Joie, de la Paix, de l’Harmonie, de la Sagesse, de la Sérénité
- elles doivent être lourdes à porter
- Oui la première est très pesante et maintenant je suis fatigué de la porter
- J’ai une idée, lui dit l’enfant
- ah oui ? Laquelle ?
- Fais comme moi. Tu as vu, je suis jeune et en bonne santé…
- Oui et alors ?


 - Moi je n’ai que la  valise verte. Il y a longtemps que j’ai jeté la grise…
- et pourquoi /
- parce que je ne l’ai pas choisie. Tu comprends je veux vivre et créer ma planète…
- quelle planète ?

- La planète de l’amour … de l’amour pour moi-même. J’ai rétabli mon équilibre entre le féminin e »t le masculin. D’ailleurs tu devrais faire pareil. En plus tu as des plumes sur ton chapeau qui représente cette harmonie.. Alors tu peux le faire toi aussi…
-oh tu sais à mon âge..
- il n’y a pas d’âge, c’est ici et maintenant. Réveille-toi !
- mais je ne dors pas !
- Si ! et d’ailleurs y’a trop longtemps que tu dors !
Et l’enfant sortit une clef de sa poche et la donna à l’homme.
- pourquoi me donnes-tu cette clef ? je n’ai pas de porte. Je vis dehors !
- Eh bien justement tu es trop dehors et pas assez à l’intérieur de toi ! et cette clef ouvrira toutes les possibilités pour créer ta vie. C’est la clef du cœur !



- mais je n’ai aucun talent, aucune imagination, et tout le monde s’en fout !
- je ne te parle pas des autres mais de toi ! Sais-tu qui tu es ?
- oui bien sûr un vieil homme qui a vu plus de choses que tous les gens autour de nous, qui est libre de faire ce qu’il veut. Certes, je n’ai donné que ce que j’avais, quelques attentions et quelques sourires, et je n’ai reçu que du rejet, de l’abandon, des gémissements, des moqueries, …. Les gens sont ignorants et intéressés plus qu’intéressants.
- les gens, tant que tu es endormi ne sont que le miroir de ce que tu es. Par exemple, ce que tu reproches à l’autre c’est ce que tu es. Tu veux le changer parce que tu n’es pas confortable avec ce que tu perçois de négatifs chez l’autre. Ce sont les pièces de couleur rouge de ton manteau : tes perceptions !

Le personnage en face de toi est unique : lui, c’est lui, et toi c’est toi …
-                     alors je peux le changer ?
-                     non puisque ce n’est que ce que tu perçois de lui et pas la réalité…C’est un miroir de toi-même.. tu portes ton attention sur ce qui te plaît chez l’autre ou ce qui te déplaît. Il y a des choses que tu ne verras pas puisque ce n’est pas une facette de toi… Tu vois en l’autre une facette de ce que tu es..

- Je repose ma question : Qui es-tu ?
- je viens de te le dire… Et toi qui es-tu ?
- regardes la médaille sur ton chapeau et tu sauras qui je suis

- c’est mon seul trésor, cette médaille… Serais-tu mon Ange ?
- oui celui qui inspire tes rêves, qui te parle et toi tu n’entends rien !
- quand je dors, je dors !
- non tu rêves !  Réveilles-toi ! tu es bien plus grand que çà. Toi aussi tu es un Ange qui es venu sur terre pour apprendre à aimer, à t’aimer. Mains tant que tu te trimballes avec ta valise verte, tu ne peux pas revenir vers moi. Ouvre-la et regardes dedans et vois pourquoi elle est si lourde.
- Amour, joie, sagesse, sérénité, paix, harmonie,..
- tout çà c’est toi ! mais comme tu dors….
- non ! je vois bien autour de moi que c’est la réalité. On est tous comme çà les humains, et je ne supporte pas de voir autant de souffrances autour de moi et c’est pour çà que je marche vers la montagne, pour m’élever au-dessus des pâquerettes…
- tu te vois grimper la montagne avec cette valise. Lâche-là te dis-je et la montagne viendra à toi… Tu ne sais pas qui tu es, comme les autres… Prends la clef et ouvre la porte de l’Amour et tu te rempliras de cette énergie, l’énergie de la Source d’où tu viens…
- et pourquoi tu ne leur donnes pas de clef à eux ?
- je leur ai donné mais ils préfèrent que ce soit moi qui leur ouvre les portes. Ils m’implorent jour et nuit, quand ils ont un problème, et des problèmes ils en ont plus que toi, je te le dis… Et quand ils n’en n’ont pas ils se les créent.
- ils sont fous ces humains !
- ils sont comme toi, ils peuvent créer une vie plus heureuse mais les problèmes leur donnent l’impression d’exister, tu comprends ?
- oui c’est pour çà que je ne vis pas la même vie… Quand je marche, et que je respire je sais que j’existe puisque je respire..
- ah tu vois, tu commences à comprendre que le but de la vie est de vivre et qu’il ne sert à rien de chercher, juste de se trouver… La vie est primordiale, c’est la conscience qui s’incarne, l’amour qui s’incarne sur terre… Et pour cela ils doivent aussi lâcher leur valise grise… mais ils ont peur, peur d’être seul, peur de ne pas être aimé, peur de ne pas avoir d’argent, peur de vieillir, et finalement peur de mourir.
- tu sais, j’observe les animaux et ils me semblent plus heureux
- oui quand les hommes ne les tuent pas par plaisir. Quand l’homme n’utilise pas sa conscience et vit dans le passé ou l’avenir il ne peut pas évoluer… L’animal vit dans le présent et ne se préoccupe pas ni du passé ni de l’avenir. Il appréhende le danger mais il ne sait pas qu’il va mourir. Il n’a pas cette conscience. Alors que l’homme sait dès sa naissance qu’il disparaîtra et c’est sa plus grande peur.
- peur de mourir donc peur de vivre ?
- oui et il a le choix de créer une vie belle ou une vie de souffrance.
- oui mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille tout de même.
- justement il faut accepter les choses telles qu’elles sont et s’adapter. C’est bien ce que tu fais quand il pleut ou il fait froid. Te révolter envers les éléments ne servirait à rien, tu le sais…
- Oui la nature nous apprend à être humble

(à suivre)