CONTE
écrit et dessiné par Harmony….
écrit et dessiné par Harmony….
Il était une
fois un homme qui marchait sur les routes, sans aucun but. Depuis des années, il
portait le même manteau, le même chapeau sur la tête, et deux valises de couleur grise et verte. Il
ne s’en séparait jamais. Chaque jour il parcourait des kilomètres.
Son manteau était un patchwork de
différentes couleurs Il savait qu’elles
avaient une signification :
-
Bleu pour les PENSEES,
-
Vert pour les EMOTIONS,
-
Jaune pour les RESSENTIS
et
-
Rouge pour les PERCEPTIONS.
Il portait un
chapeau de lumière VIOLETTE sur lequel était inscrit : EXPERIENCES. Deux petites plumes
ornaient son couvre-chef. Une blanche qui représentait sa part masculine et une
noire pour sa part féminine. A l’avant une médaille en or, illustrait un Ange.
C’était, disait-il, sa seule richesse.
Il errait sur son
chemin, sans trop savoir où il voulait aller. Quand il rencontrait des gens,
ceux-ci lui disaient quelle route prendre, comment il devait s’habiller,
comment il devait se comportait, ce qu’il devait faire comme travail, dans quel
village il devait s’installer, où il devait habiter…..Tout le monde croyait
savoir ce qui était le meilleur pour lui. Jamais il ne demandait de l’aide et
jamais personne ne lui proposait. Il
écoutait et passait son chemin. Personne ne se souciait de lui, ne lui posait
de questions. Tout le monde vaquait à ses occupations. Il ne se plaignait pas,
mais parfois, avec la fatigue il lui arrivait de tomber et il y avait toujours
« un ange sur sa route » pour l’aider à se relever ou lui proposer un
peu de nourriture. Il continuait à
marcher seul sous le poids de ses valises.
Il observait les
gens qu’il croisait, les familles qui travaillaient, consommaient, couraient toute
la journée, voulaient gagner plus d’argent, pour plus de loisirs, de voitures.
Ceux-ci ne prenaient pas le temps de se reposer, de s’occuper de leur corps, de
s’alimenter correctement puis ils devenaient stressés puis malades, et
disparaissaient de la planète en laissant tout ce qu’ils avaient acquis. Il ne
les enviait pas car il sentait que ces personnes n’étaient pas heureuses. La
preuve ils se plaignaient sans cesse. A son sens, ils oubliaient
l’essentiel : la liberté d’être Soi. Ils étaient comme emprisonnées dans
des habitudes.
Lui, acceptait cette
vie qu’il croyait avoir choisie. Il parcourait des kilomètres chaque jour. Il
se croyait différent des autres ; d’ailleurs il ne les comprenait pas et
ils leur rendaient bien. Durant des
années il s’aventurait sur tous les chemins qui se présentaient à lui. Il
aimait découvrir des nouveaux panoramas, des espaces de nature ; il
observait, contemplait en continuant sa route. Plus l’âge avançait, plus sa
valise grise devenait lourde. Il ne cherchait
plus de sens à sa vie et trouvait que sa vie de solitaire était bien la rançon
de son indépendance. Il n’avait jamais été ni aimé, ni écouté, ni valorisé, ni
compris. Quelque chose l’embarrassait tout de même mais il ne savait pas
l’identifier. Après tout il était un être humain comme les autres. Mais il se
sentait unique et son choix de vie pour lui, était une délivrance de
l’enchainement des autres humains.
Un matin il
s’arrêta dans un village et se mit sur une place près d’une école. Les gens ne
le regardaient pas et d’autres laissaient tomber quelques piécettes devant lui.
Puis, un enfant s’arrêta, attiré par la médaille or de son chapeau qui brillait
au soleil. L’enfant partagea son croissant avec lui. Puis il le regarda droit dans
les yeux, et lui dit :
- à quoi penses-Monsieur ?
- à tous les
kilomètres que j’ai parcourus dans ma vie sans but mon enfant
- et qu’est-ce
que çà fait de marcher sans savoir où on va ?
- c’est écrit
sur mon chapeau, petit
- Expériences ?
et alors c’est quoi ton expérience d’avoir marché pour rien ?
- j’ai contemplé
la nature, entendu le gazouillis des oiseaux, caressait des animaux,…J’ai
rempli mes deux valises au fur et à mesure de mes rencontres. C’est çà mon
expérience.
- Ah oui ? y’a
quoi dans tes valises ?
- dans la grise
ou est écrit SOUFFRANCE. Il y a des Croyances, des Conditionnements, des Peurs,
des Doutes, de la Honte, des Désirs.
- et dans
l’autre ?
- dans la verte,
où est inscrit : ESPERANCE :
Il y a de l’Amour, de la Joie, de la Paix, de l’Harmonie, de
la Sagesse, de la Sérénité
- elles doivent
être lourdes à porter
- Oui la
première est très pesante et maintenant je suis fatigué de la porter
- J’ai une idée,
lui dit l’enfant
- ah oui ?
Laquelle ?
- Fais comme
moi. Tu as vu, je suis jeune et en bonne santé…
- Oui et
alors ?
- Moi je n’ai
que la valise verte. Il y a longtemps
que j’ai jeté la grise…
- et
pourquoi /
- parce que je
ne l’ai pas choisie. Tu comprends je veux vivre et créer ma planète…
- quelle
planète ?
- La planète de
l’amour … de l’amour pour moi-même. J’ai rétabli mon équilibre entre le féminin
e »t le masculin. D’ailleurs tu devrais faire pareil. En plus tu as des
plumes sur ton chapeau qui représente cette harmonie.. Alors tu peux le faire
toi aussi…
-oh tu sais à
mon âge..
- il n’y a pas
d’âge, c’est ici et maintenant. Réveille-toi !
- mais je ne
dors pas !
- Si ! et
d’ailleurs y’a trop longtemps que tu dors !
Et l’enfant
sortit une clef de sa poche et la donna à l’homme.
- pourquoi me
donnes-tu cette clef ? je n’ai pas de porte. Je vis dehors !
- Eh bien
justement tu es trop dehors et pas assez à l’intérieur de toi ! et cette
clef ouvrira toutes les possibilités pour créer ta vie. C’est la clef du
cœur !
- mais je n’ai aucun
talent, aucune imagination, et tout le monde s’en fout !
- je ne te parle
pas des autres mais de toi ! Sais-tu qui tu es ?
- oui bien sûr
un vieil homme qui a vu plus de choses que tous les gens autour de nous, qui
est libre de faire ce qu’il veut. Certes, je n’ai donné que ce que j’avais, quelques
attentions et quelques sourires, et je n’ai reçu que du rejet, de l’abandon, des
gémissements, des moqueries, …. Les gens sont ignorants et intéressés plus
qu’intéressants.
- les gens, tant
que tu es endormi ne sont que le miroir de ce que tu es. Par exemple, ce que tu
reproches à l’autre c’est ce que tu es. Tu veux le changer parce que tu n’es
pas confortable avec ce que tu perçois de négatifs chez l’autre. Ce sont les
pièces de couleur rouge de ton manteau : tes perceptions !
Le personnage en
face de toi est unique : lui, c’est lui, et toi c’est toi …
-
alors je peux le changer ?
-
non puisque ce n’est que ce que tu perçois de lui et
pas la réalité…C’est un miroir de toi-même.. tu portes ton attention sur ce qui
te plaît chez l’autre ou ce qui te déplaît. Il y a des choses que tu ne verras
pas puisque ce n’est pas une facette de toi… Tu vois en l’autre une facette de ce
que tu es..
- Je repose ma
question : Qui es-tu ?
- je viens de te
le dire… Et toi qui es-tu ?
- regardes la
médaille sur ton chapeau et tu sauras qui je suis
- c’est mon seul
trésor, cette médaille… Serais-tu mon Ange ?
- oui celui qui
inspire tes rêves, qui te parle et toi tu n’entends rien !
- quand je dors,
je dors !
- non tu
rêves ! Réveilles-toi ! tu es
bien plus grand que çà. Toi aussi tu es un Ange qui es venu sur terre pour
apprendre à aimer, à t’aimer. Mains tant que tu te trimballes avec ta valise
verte, tu ne peux pas revenir vers moi. Ouvre-la et regardes dedans et vois
pourquoi elle est si lourde.
- Amour, joie,
sagesse, sérénité, paix, harmonie,..
- tout çà c’est
toi ! mais comme tu dors….
- non ! je
vois bien autour de moi que c’est la réalité. On est tous comme çà les humains,
et je ne supporte pas de voir autant de souffrances autour de moi et c’est pour
çà que je marche vers la montagne, pour m’élever au-dessus des pâquerettes…
- tu te vois
grimper la montagne avec cette valise. Lâche-là te dis-je et la montagne
viendra à toi… Tu ne sais pas qui tu es, comme les autres… Prends la clef et
ouvre la porte de l’Amour et tu te rempliras de cette énergie, l’énergie de la
Source d’où tu viens…
- et pourquoi tu
ne leur donnes pas de clef à eux ?
- je leur ai
donné mais ils préfèrent que ce soit moi qui leur ouvre les portes. Ils
m’implorent jour et nuit, quand ils ont un problème, et des problèmes ils en
ont plus que toi, je te le dis… Et quand ils n’en n’ont pas ils se les créent.
- ils sont fous
ces humains !
- ils sont comme
toi, ils peuvent créer une vie plus heureuse mais les problèmes leur donnent
l’impression d’exister, tu comprends ?
- oui c’est pour
çà que je ne vis pas la même vie… Quand je marche, et que je respire je sais
que j’existe puisque je respire..
- ah tu vois, tu
commences à comprendre que le but de la vie est de vivre et qu’il ne sert à
rien de chercher, juste de se trouver… La vie est primordiale, c’est la
conscience qui s’incarne, l’amour qui s’incarne sur terre… Et pour cela ils
doivent aussi lâcher leur valise grise… mais ils ont peur, peur d’être seul,
peur de ne pas être aimé, peur de ne pas avoir d’argent, peur de vieillir, et
finalement peur de mourir.
- tu sais,
j’observe les animaux et ils me semblent plus heureux
- oui quand les
hommes ne les tuent pas par plaisir. Quand l’homme n’utilise pas sa conscience
et vit dans le passé ou l’avenir il ne peut pas évoluer… L’animal vit dans le
présent et ne se préoccupe pas ni du passé ni de l’avenir. Il appréhende le
danger mais il ne sait pas qu’il va mourir. Il n’a pas cette conscience. Alors
que l’homme sait dès sa naissance qu’il disparaîtra et c’est sa plus grande
peur.
- peur de mourir
donc peur de vivre ?
- oui et il a le
choix de créer une vie belle ou une vie de souffrance.
- oui mais la
vie n’est pas un long fleuve tranquille tout de même.
- justement il
faut accepter les choses telles qu’elles sont et s’adapter. C’est bien ce que
tu fais quand il pleut ou il fait froid. Te révolter envers les éléments ne
servirait à rien, tu le sais…
- Oui la nature
nous apprend à être humble
(à suivre)