C'est une crise d'amour chou.
"Amourchou, amourchou".
On devrait faire une chanson comme ça.
Ca serait rigolo, hi hi !
Ooops... pardon... j'avais pas vu que tu souffrais.
T'en as gros sur la patate on dirait....
Tu me racontes ?
Oui.
J'ai entendu dire que les relations ne sont pas faites pour durer.
Qu'une relation a un but, et qu'une fois ce but atteint, la relation se termine.
Mais je ne veux pas d'une relation qui se termine moi ! Je suis perdu tout seul au monde et le souvenir de l'Unité me fait mal. Je veux retrouver cette unité perdue, même si je sais que ce n'est pas vrai, qu'elle n'a pas été perdue, que je me suis porté volontaire pour vivre ce rêve de séparation afin que l'Unité justement puisse se goûter elle-même.
Putain mais j'étais bourré quand j'ai accepté cette aventure ou quoi ? Qui a signé pour moi pendant que je dormais ? Ca fait mal ! Ca fait mal, vous entendez là haut ?! Alors bon, oui je goûte, oui je ressens toute cette solitude, tout ce désir, toute cette tristesse, et j'espère que ça sert à quelque chose, parce que là j'en bave, bande de sados. Ca vous excite ma douleur ? Vous entendez ma colère là haut ? Et venez pas me dire que je joue le rôle de victime! J'ai besoin de câlins et de réconfort, bordel ! Je ne veux pas d'un discours, je veux... je veux que tu me prennes dans tes bras... s'il te plaît... dis-moi que je fais bien mon boulot dans ce monde, que je rempli bien ma mission... s'il te plaît ma déesse chérie... je veux juste un peu de réconfort, juste un peu. Est-ce que je peux me reposer 2 minutes dans tes bras ?
Je ne veux plus de séparation. Je ne dis pas que je refuse ce monde (quoique, à vrai dire je ne sais pas ce que je dis), mais que j'aimerais bien un peu de câlins pour retrouver cette unité. Ok, ok, l'unité ne se retrouve pas au même niveau, bla bla. Je suis le personnage qui crie sa douleur alors fais pas chier avec tes discours. Mais meeeerde quoi ! Tu comprends rien au final ??? Pourquoi me juges-tu ? Toi qui est Unité, toi qui est tout Amour, ne vois-tu pas que je souffre ? Pourquoi ne viens-tu pas me parler ? Pourquoi me laisses-tu tout seul ? Toujours tout seul... Je te hais !...
Non, non... Non, attends... je ne te hais pas... non, s'il te plaît, ne pars pas, ne me laisse pas tout seul. Je ne sais pas ce que je dis, je ne sais pas ce que je veux.... Reviens, s'il te plaît....
Oui, je veux l'Unité, mais je ne sais pas ce que c'est et je ne le saurai jamais parce que je n'existe pas. Et j'ai mal de ne pas le comprendre. Comprendre qu'il n'y a pas de séparation, qu'il n'y a jamais eu de séparation à la base, quand moi, le personnage, je suis le symbole de la séparation, ce n'est pas possible, c'est révoltant, rabaissant, ça fait mal. J'ai mal. Je ne veux plus de séparation, je veux savoir où je suis, qui je suis.
J'ai mal parce que je t'aime. Je t'aime depuis le personnage. Je ne veux pas être Dieu. Comment pourrais-je t'aimer sinon ? Je ne sais pas ce que ça veut dire d'aimer inconditionnellement. Je veux être une personne pour aimer la personne que tu seras. Je veux m'occuper de toi alors même que je sais que tu n'en as pas besoin. Je veux te serrer dans mes bras, je veux te dire que tout va bien, je veux être ton chevalier qui te sauveras. Je veux être important à tes yeux, l'homme qui compte dans ta vie. Je veux vivre une histoire d'amour. Celle qui fait mal, mais surtout... celle qui me fait exister. Moi, le personnage qui a peur de mourir, moi qui souffre de solitude, moi qui suis seul au monde.
Sauve-moi... Je suis en train de me mentir... Ce n'est pas moi le chevalier, c'est toi qui vient me sauver de ma solitude. C'est toi qui est toute puissante. J'admire ta force, ta stabilité, ton amour, ta tendresse. Viens me prendre dans tes bras. Tu es importante à mes yeux. Tu comptes dans ma vie. Je te met sur un piédestal, tu es la seule, l'unique. Je ne vois que toi, ma vision est rétrécie. Je me hais en fait, et toi qui m'aime tel que je suis tu me montres que je suis digne d'amour, et je voudrais me fondre dans ton espace douillet et disparaître.
Je suis perdu, je ne sais même plus ce que ça veut dire aimer. Trop de mots, trop de jugements, trop de souffrance. Je suis perdu... je suis perdu. J'ai oublié qui j'étais.
Qui suis-je ?
Je veux savoir maintenant.
Aide-moi.
Qui pense ? Qui parle ?
Qui écrit ces mots ? Qui est conscient de ces mots ?
Qui voit cette souffrance ?
Est-ce que cette conscience a une limite ?
Il n'y a qu'une seule "personne", une seule "chose" qui peut en être conscient. Il n'y a qu'un seul être au monde qui peut faire ça (un seul être au monde, ah ah, marrant ça quand on y réfléchit, oui il n'y a qu'un seul être au monde, nous sommes UN, et le monde est en moi, le jeu est en moi).
Cette chose, c'est la Conscience. Que je suis. Moi. Le vrai moi, le Soi. S'il n'y a que ça, s'il n'y a que la Vie, alors c'est que je suis assez puissant pour oublier qui je suis vraiment et me séparer en plusieurs petites consciences appelées des personnes, qui voient un bout du jeu, qui co-créent ensemble ce rêve. Et qui souffrent d'être seules. Mais tu es moi, une partie de moi qui joue le jeu et tout moi en même temps. Elle ne co-créent pas en tant que personnes, elle co-créent parce qu'en fait elles ne sont qu'UN. Elles souffrent d'être seules parce qu'elles s'imaginent être séparées et s'identifient à une partie du tout.
Ce que je vois maintenant c'est ma puissance, la force que j'ai qui me permet de me séparer et de voir le monde depuis une conscience qui semble limitée mais qui est en fait reliée au monde entier... non, qui EST le monde entier. Car le monde n'est qu'une image de ce que je suis et je suis tout. Si je bouge, tu bouges aussi. C'est le travail colossal du berger perdu sur sa montagne comme le dit Sylvain Du Boullay. Si je suis dans le moment présent, tout le monde est touché par ma présence. Que je sois perdu dans la montagne ou pas. Car nous ne sommes pas reliés, nous sommes UN. Etre reliés voudrait dire que des êtres séparés sont reliés par une corde. Mais nous ne sommes reliés, nous sommes UN seul. Un esprit qui se voit lui-même depuis plusieurs paires de yeux.
Le petit moi s'apaise, je le prends dans mes bras. Je me grandis pour me désidentifier de lui, pour pouvoir l'accueillir et le prendre dans mes bras. Je vois bien qu'il a envie d'une relation pour recréer ("simuler" ?) l'Unité dans le monde. "Comme il est chou !" dirait Isabelle. Il ne peut pas le faire. L'unité n'est pas dans ce monde. Et ce petit moi, tout réel qu'il a l'air d'être, ne l'est pas.
Revenir au présent, revenir à ce que je suis vraiment.
Élargir ma vision, englober l'autre dans ce que je suis.
Je suis le tout.
Ouf, ça fait du bien, merci à moi-même pour ces 2 minutes de repos.
Maintenant j'y retourne dans cette aventure que j'aime.
Maintenant je peux enfin l'apprécier.
Car j'y retourne en conscience de ce que je suis.
Toujours en conscience, tout en conscience, tout en moi.
Je te prends dans mes bras avec tendresse.
Mais je ne te prendrai jamais au sérieux.
Amourchou, amourchou !
Viens dans mes bras mon chéri.
Tout va bien.
Mickaël Favre macron